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Toulon : la poétique de l’enjambement !

Forcément, il y a de la poésie dans le rugby, comme dans tout ce qui nous entoure.

Et si le sport a une telle force cathartique, c’est à sa poétique qu’il le doit. Toulon nous l’a prouvé hier encore avec sa poétique de l’enjambement.

En poésie, l’enjambement est le fait de rejeter au vers suivant un mot ou plusieurs mots qui sont pourtant nécessaires à la compréhension du premier vers. Et c’est ainsi que naît la beauté d’un quatrain, l’élégance d’un alexandrin, la puissance d’une image sonore.

Hier, Clermont semblait promis à une victoire inéluctable, après un retour des vestiaires flamboyant et des essais de trois-quarts de toute beauté. Poésie de la vitesse, rapidité de l’exécution, efficacité du geste.

Mais tout comme le poète nous réapprend à voir le monde, le joueur de rugby bouscule les certitudes et réinvente le match, il assaille les idées reçues et transforme une issue fatale en un dénouement heureux, par un éclair, un jaillissement… un enjambement !

Et cet enjambement, ce moment de grâce qui confine au sublime, c’est au « gros », au 3e ligne Fernandez-Lobbe, qu’on le doit. C’est lui qui fait basculer le match, c’est lui qui, en une fulgurance, a vu le moment unique, la chance de modifier le réel, la grâce d’une aumône providentielle ! Sur un ballon détenu par Clermont, il a enjambé dans l’axe, s’est saisi de la balle et l’a immédiatement transmise à Delon Armitage qui s’en est allé contester le destin.

C’est la beauté d’un geste pur, inattendu, scintillant… qui a réécrit l’histoire d’une partie de rugby comme le poète redéfinit le monde : la poétique de l’enjambement !

Et c’est un point essentiel, celui de la victoire 16 contre 15.

 

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