A la lecture des commentaires du staff de l’équipe de France au lendemain de la désespérante défaite contre les Gallois à Cardiff, il est légitime de se poser la question. Au regard des déclarations des uns et des autres on a quand même l’impression que cette équipe de France est gérée d’en haut les tribunes. « Manque de responsabilité individuelle », « efforts désordonnés dans le jeu », « déficit physique à l’impact de cette génération », « manque de réalisme derrière » on a pu ainsi entendre dans la bouche du staff ce week-end . Bien sur l’équipe de France a manqué d’engagement physique notamment devant. Bien sur cela faisait longtemps qu’on avait pas vu un capitaine de l’équipe de France aussi nerveux du début des hymnes jusqu’à la dernière action de jeu. Bien sur l’équipe de France a deux ou trois occasions franches qu’elle ne concrétise pas. Mais bon ! Le déficit physique et mental des joueurs liés à la pression des dirigeants du Top 14, la présence de Provale pour discuter syndicalisme des joueurs, les objectifs secrets de grand chlem du staff pour effacer l’affront d’une dernière place l’année passée sont aussi des facteurs importants dans cette défaite. Si le jeu appartient toujours aux joueurs, il semble que le « système Saint André » de gestion très managériale et collaboratif de l’équipe de France ne soit pas adapté à la réalité actuelle du rugby français. Sans un entraîneur plus prés du terrain, on peut craindre que l’équipe de France poursuive ses errements jusqu’à la coupe du monde. Un bon entraîneur, à la française, aurait peut être remonté les pendules dans le vestiaire en rappelant avant tout la défaite de l’année passée à Paris, sélectionné un troisième ligne capable d’épauler Louis Picamoles qui est bien seul depuis trois matchs, expliqué à Pascal Papé qu’il fallait moins faire les bordures et emmener avec lui Maestri dans tous les rucks tant c’est chaud à Cardiff, titularisé Machenaud dont le jeu éjecte plus rapidement des zones de contact le ballon face à des gallois qui voulaient mourir sur le terrain. Tout cela on pouvait l’analyser sur la base des deux premières rencontres. Un entraîneur prendrait les matchs les uns après les autres mais il semble qu’actuellement le staff préfère jouer le moyen terme et un bon résultat à la coupe du monde. Maintenant évoquer de « la haine » pour aller défier l’Ecosse cela sonne étrangement dans la bouche d’un entraineur, notamment en dehors du vestiaire, mais c’est vrai que cela choque moins dans la bouche d’un manager.