Dans un lyrisme désabusé, Imanol parle « d’une saison horrible », Rimbaud aurait dit « Une saison en enfer ».
Les joueurs sont sonnés, la ballade est mauvaise et ne rime plus à rien.
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. »
Ce début de « Une saison en enfer » de Rimbaud pourrait résumer le lent déclin de Biarritz, après dix-huit années dans l’élite et après des matchs d’anthologie et des victoires grandioses tant en Top 14 qu’en H-Cup. Les Biarrots ont longtemps festoyé, le vin de la victoire était abondant et les cœurs de l’ovalie bien cléments.
Que s’est-il donc passé pour qu’ainsi l’Espérance délaisse les blanc et rouge ?
Trop d’Illuminations, trop de rejets ? Des enjambements ratés ? A peine quatre victoires comme un quatrain bancal égaré dans le flot des défaites. Le triple champion de France des années 80, le double finaliste de la Coupe d’Europe entérine sa descente… aux enfers !
Aux soucis de vestiaires, au venin des rumeurs, aux annonces de départs s’ajoutent les problèmes de partenariats et donc les aléas financiers.
Alors, Biarritz est aux enfers mais le Basque est-il mort ?
« Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l’œil furieux : sur mon masque, on me jugera d’une race forte ».
Ainsi poursuit Rimbaud dans son poème épique et ainsi, croyons-le, reviendra le Biarrot, de rouge et de blanc vêtu, poète retrouvé de la vaillance et de la colère.
Après l’enfer, qui sait… peut-être un nouvel Eden ?