En allant gagner sur les terres écossaises, l’Équipe de France s’est offert une finale du Tournoi samedi prochain à Saint-Denis.
Mais une finale pour laquelle elle n’aura pas les faveurs des pronostics. En effet, la victoire fut triste car la conquête fut bien terne. Morne terrain ou morne plaine eût-on dit à une autre époque sur d’autres champs !
Les Bleus ont failli en touche, les Bleus ont failli en mêlée, les Bleus ont failli… perdre ! Un jeu triste, parfois indigent, des actions floues, des passes incertaines, des courses molles (sauf celle de Huget qui sauve le match avec sa fuite en avant), des percées immobiles, des stratégies aléatoires, des combats insipides.
Mais la France peut encore gagner le Tournoi… c’est là que cela en devient presque affligeant ! Comment, avec un tel jeu, avec une telle tristesse que la balle elle-même semblait s’en lamenter, avec si peu de jeu… comment la France peut-elle gagner ?
Jadis, elle perdait avec brio ; c’est elle qui marquait les essais et puis rendait les armes par indiscipline, par fierté mal gérée, par maints glorieux emportements qui rendaient fier le peuple de l’ovalie gauloise. Aujourd’hui, elle gagne tristement, elle ravit des victoires mesquines avec du jeu étriqué, elle tresse des lauriers flétris avec des fleurs fanées.
Il ne reste plus qu’un match aux hommes de PSA pour relever leurs fronts courbés, comme sous le faix de victoires indues et de gloire imméritée.
Alors, rendez-vous est pris au Stade de France la semaine prochaine, à 18h00, pour que, victoire ou défaite peu importe, le match soit beau, le maillot élégamment porté et le regard fier !