Et non, pas de barrage contre l’Adriatique !
Les fondations romaines sont trop stables et les assaillants trop timides.
Du jeu timoré pour les Français et une victoire bien méritée pour les Italiens. Le barrage a tenu, le mur blanc ne s’est pas effrité.
Et la rencontre qui démarre bien pour les italiens par une première vague du talentueux et véloce Orquera qui lance le très français Parice en terre promise dès la 6e minute, Italie 7 et France 0.
Alors, emporté par la houle comme le chanterait la Môme, après bien des reflux et des reflux dans l’en-but, Picamoles pénètre avec sa puissance habituelle et déploie son bras vengeur, 5 à 7.
Le jeu devient plus étale, les actions sans grande envergure le disputent à des maladresses dont on saura plus tard qu’elles deviendront fatales. On a parfois l’impression que les Français entrent peu à peu dans le match et obligent les italiens à briller en défense… jusqu’à l’essai de Fall à la 34e minute, 15 – 13.
Et l’on se prend à rêver qu’on va dresser un barrage contre l’adriatique, qu’on va tenir et maintenir ces Italiens à leur niveau, juste un peu sous le nôtre et l’on monte doucement en puissance, on laisse venir les italiens et on les essouffle, on les asphyxie, on les noie, on croit même leur plonger la tête sous l’eau. Bien sûr, ils ne vont pas tenir, l’Italien fanfaronne et faiblit forcément à partir de la cinquantième rugissante.
Mais bizarrement, ce sont les italiens qui mettent du rythme et en seconde période, le toujours virevoltant Orquera propulse le pilier Castrogiovanni pour un essai qui redonne foi au peuple de Rome massé dans ce stade olympique.
Et les français éprouvent maintenant le niveau de l’amer ! Ils tentent, gesticulent, se heurtent au barrage érigé face au roulis, et les vagues successives des bleus s’écrasent et viennent mourir sans talent sur la ligne blanche.
Pis encore, un drop à la 68e minute porte le score à 23 – 18.
Il reste quelques minutes, il nous faut garder le cap et on lance des attaques désordonnées comme de petits tsunamis dont les embruns mouillent à peine les maillots italiens. Bastareaud en brise-lames, Debaty à l’abordage et une ultime balle égarée, sur le bord de la touche : la partie est finie et les Français sont submergés !
Comme me l’a dit souvent Marcello, io ho un sogno !
Non di sbarramento contro l’Adriatico