Au-delà d’empêcher les Anglais de réaliser un Grand Chelem, ce match doit avant tout être pour les Français un moyen de terminer le Tournoi sur un bilan positif, pour la première fois depuis 2011 ! Une défaite ne ferait que confirmer le fait que les 2 premiers succès n’étaient qu’une embellie passagère, voire un « coup de bol » et relancerait pas mal les débats autour du XV de France.
Pour parler franchement, nous y avons vraiment cru à la renaissance de l’équipe de France, même en y mettant toute la réserve nécessaire. Le caractère affiché contre l’Italie et l’Irlande, la combativité des cadres et certaines phases de jeu étaient porteurs d’espoirs. Même après la défaite au Pays de Galles, l’optimisme était toujours présent. Mais la déroute en Ecosse nous a sévèrement renvoyé dans nos 22 : trop de maladresses, pas de domination en mêlée (secteur historiquement acquis à la France) et cette éternelle incapacité à mettre durablement la main sur la ballon (si ce n’est pendant 20 minutes contre l’Irlande). Pourtant, dès que les Français construisent, ils arrivent à créer le danger.
Une incapacité chronique à exploiter les ballons de récupération
L’autre problème est qu’ils ne sont pas capables, contrairement aux Anglais par exemple, d’exploiter les ballons de récupération : une dimension sur laquelle le rugby français semble avoir accumulé un retard quasi-rédhibitoire ! Enfin, les joueurs cadres ne confirment pas, exception faite du capitaine : derrière, aucun joueur ne semble vraiment installé ; devant, la 1ère et la 2ème ligne sont sur courant alternatif et la 3ème ligne manque cruellement de puissance !
Pour l’Angleterre, l’effet Eddie Jones se confirme : cette équipe talentueuse n’avait besoin que d’être relancée, boostée ! L’association Ford-Farrell-Joseph est une réussite, tout comme le capitanat d’Hartley, tandis que Vunipola ou Itoje ont confirmé tout leur talent.
Plus en forme, le XV de la Rose bénéficie en plus d’un avantage générationnel : depuis 2007, les Anglais ont gagné 8 des 12 confrontations. Ils sont même venus s’imposer 2 fois sur les 5 derniers matchs de Tournoi joués au Stade de France