Les Français doivent bien faire, ils le savent, ils ne peuvent se permettre un nouvel échec, ils doivent être forts, prouver leur vaillance et montrer leur talent… et le match débute par une domination territoriale des hommes en rouge qui ne quittent pas les 22 mètres pendant de longues minutes. Et la pelouse souffre en ce début bien « labourieux », champ de mines et tranchées, guerre de position avec de maigres victoires, de tout petits centimètres gagnés puis immédiatement perdus avant d’être reconquis.
Et alors que le match a déjà débuté depuis un quart d’heure, on a l’impression qu’il ne s’est rien passé, morne plaine et tristes courses… et, au détour de presque rien, une pénalité de Michalak : 3 – O.
On se dit que le match va se lancer, que les offensives vont se développer, que les soldats de l’ovalie vont se dresser et se redresser et partir au combat mais à peine trois minutes plus tard, c’est le gallois Halfpenny qui remet à égalité les deux équipes, 3 – 3
Les Français ont alors un temps fort mais Huget, après avoir initié ce moment de grâce ovalique, galvaude un deux contre un qui renvoie dos à dos les joueurs à leurs responsabilités.
Les défenses sont efficaces, les belligérants peinent à franchir le premier rideau, les intervalles se raréfient et les cartouches se distribuent sans que l’attaque puisse jamais se développer. Au contraire, on voit que s’exacerbe la fébrilité de ces hommes qui n’ont plus confiance en leur jeu. Les deux équipes offrent le même visage, celui d’une résignation morose.
Quelques banderilles plus tard, comme ce beau maul français qui se termine à quelques mètres de l’en-but et par une pénalité contre nous, on sait déjà que ce sera une toute petite première mi-temps, score nul : 3 – 3.
La 2e mi-temps débute bien pour les Gallois grâce à une pénalité de Halfpenny dès la reprise à la 42e mn et moins bien pour les Français car Trinh-Duc rate son coup de pied à la minute suivante. Heureusement, suite à une mêlée écroulée à la 51e, Michalak transforme des 30 mètres, 6 – 6.
Retentit alors la Marseillaise à la 53e puis un jeu plus débridé se développe de part et d’autre, avec des actions plus tranchantes, le jeu s’anime un peu, on y croit, la France va se réveiller et son ardeur belliqueuse va bouter le Gallois mais le bilan des 20 premières minutes de cette seconde mi-temps est implacable, les gallois sont maîtres du jeu, sans gloire et sans panache mais ils semblent détenir les clés de cette rencontre.
Alors, les français se rebellent sans violence, ils attaquent faiblement, ils assaillent en douceur, ils se battent mollement mais sans résultat, sans réussir à franchir la ligne de défense galloise qui se rit de ces percées immobiles et de ces avancées inertes.
Le match s’enlise dans cette pelouse fragile et à dix minutes de la fin, les spectateurs sont impatients, ils sifflent leur mécontentement et leur impatience et, à la 71 e minute, c’est le choc, la surprise inévitable, l’imprévu qu’on attendait sans y croire vraiment, un essai gallois de North en bout de ligne après un bon jeu au pied et une transformation très difficile qu’Halfpenny rend facile, 13 – 6.
Allez, qu’on en termine avec une ultime pénalité à la 73e pour les gallois, 16 – 6.
Et la France caracole à la dernière place du Tournoi.
Triste fin pour un match sans issue !