Samedi soir, le XV de France a remporté le 10ème Grand Chelem de son histoire, le premier depuis 12 ans et un premier trophée sous l’ère Galthié après 2 deuxièmes places successives dans la compétition. Un succès que les Bleus ont construit en s’appuyant sur une stratégique parfaitement définie et sur une domination étonnante d’adversaires pourtant à un très bon niveau.
Une défense intraitable, notamment dans les rucks
Le véritable point fort, et cela a été particulièrement le cas sur les 2 derniers matchs (1 seul encaissé en 160 minutes) a été la défense. Les Bleus n’ont rien lâché dans ce secteur, encaissant moins de 15 points par match et à peine 7 essais sur l’ensemble de la compétition.
Les défenseurs français ont notamment tourné à plus de 90% de réussite au plaquage, le meilleur ratio parmi les 6 nations. Cette performance globale s’est construite autour d’une 3ème ligne et d’une paire de centres quasi-infranchissables.
Cette stratégie défensive façonnée par Shaun Edwards a notamment été très efficace dans les rucks, un secteur où les Bleus ont écœuré tous leurs adversaires : 33 turnovers gagnés sur l’ensemble de la compétition, meilleur total.
Malgré cette agressivité, le XV de France s’est montré extrêmement discipliné, ne prenant aucun carton sur le Tournoi, au même titre que l’Irlande, son principal rival pour la victoire finale.
Le travail que mène Karim Ghezal en touche porte également ses fruits et là encore, le choix des hommes a été décisif puisque Cameron Woki semble d’être imposé dans la durée comme un leader de l’alignement français. Le 8 de devant finit la compétition avec 92% de réussite sur ses propres lancers.
Jeu au pied, dépossession et contre-attaques éclairs
Offensivement, la stratégie mise en place par le staff des Bleus peut se résumer en 3 points : occupation du terrain par le jeu au pied, dépossession et contre-attaques éclairs.
Le XV de France est la nation qui a gagné le plus de mètres au pied : 5424 mètres au total, soit 1084 par match, dont 1930 pour le seul Antoine Dupont.
A l’inverse, l’équipe n’a donc que très peu tenu la balle : tout juste 203 ballons joués par match, largement en dessous de la moyenne de l’ensemble des équipes (217). Mais ce jeu de dépossession n’a pas empêché les Bleus de très bien attaquer et d’exploiter parfaitement les ballons de contre-attaque. Ils se sont notamment illustrés par leur capacité à donner de la continuité au jeu, avec 10 offloads par rencontre (le plus fort total de la compétition). In fine, ils finissent avec la 2ème meilleure attaque, à 28 points marqués par match.
Surtout, ce XV de France aura, comme très rarement, dominé ce Tournoi des Six Nations, n’ayant été mené que 13 minutes sur l’ensemble de la compétition (sur 400 minutes au total) !