C’est l’affiche du week end. Les outsiders de 2014 contre les vainqueurs de 2013. Et un match revanchard des Gallois qui avaient perdu l’année passée leur match d’ouverture contre ces mêmes irlandais (30-20). L’occasion également pour l’Irlande, chez elle à Dublin, de montrer son vrai visage.
Car le match des partenaires de Jammie Heaslip contre l’Ecosse fut trop facile pour se faire une idée exacte de la valeur réelle de cette équipe. Le pack écossais, trop friable, a été concassé, et l’alignement du chardon s’est fait voler six balles en touches. Or c’est probablement devant que va se jouer une grande partie du match contre le Pays de Galles. Dans ce domaine, les irlandais ont pourtant donné quelques indices. Sur tous les rucks ils ont fait étalage de la panoplie irlandaise typique : ralentissements des sorties, grattages au sol, contre-rucks et contests très rapide. Les avants Gallois ont eu une partie plus difficile face à l’Italie mais face à un pack rugueux et très mobile, ils s’en sont pourtant bien tiré. Si face aux Irlandais ils ne font pas preuves de plus d’efficacité au sol et surtout de plus de rapidité, ils pourraient se trouver privé de ballons, qui iraient alimenter rapidement les trois-quarts irlandais.
Le détail qui pourrait tout changer? Il est double est fait à vue de nez 230 kg. D’un côté le retour du barbare le plus poli des 6 Nations, Sam Warburton, qui fait son grand retour dans l’équipe de Galles. Leader incontesté, plaqueur-désosseur-ninja, le gentil garçon de ferme se transforme tous les week ends en machine à broyer. Son jeu en avançant non seulement ralenti les attaques adverses voire les anéantis mais peut remettre ses partenaires dans le sens de la marche. Un peu plus loin devant dans le pack, le retour de Gethin Jenkins, le pilier gauche qui peut aussi jouer à droite. Ces deux garçons pourraient changer la donne.
Les lignes arrières irlandaises ont également donné beaucoup de signe de vigueur. O’Driscoll a fait son match, sans être transcendant mais ses passes aveugles courtes à l’attaque de la ligne font toujours autant de dégâts. C’est plutôt du côté de l’ouverture que la différence pourrait se faire. Côté Ecossais, Priestland n’a pas été très en vue. Contré trois fois, il n’a pas évolué dans son jeu d’occupation. Pourtant, si les Irlandais réussissent à gratter quelques ballons, il faudra trouver un moyen de donner de l’air à l’Equipe de Galles, et si ce n’est pas par un jeu au pied, on ne voit pas quel autre moyen ils pourraient utiliser. En face, Johnattan Sexton a produit un excellent match. Très inspiré dans le jeu au pied, aussi bien sur la longueur que sur les renversements, il a été également très en verve dans l’animation du jeu, n’hésitant pas à chercher les espaces pour des relances à la main. Il faut avouer qu’il a joué dans un relatif confort, derrière un pack dominateur et des ballons propres donné par son demi de mêlé. Alors que Priestland, peut en verve, n’a pas été aidé par un Mike Phillips transparent. De là peut venir la surprise. Si Phillips, franchement mauvais sur le dernier match, est piqué au vif, et pourvu qu’il hérite de quelques ballons jouables, alors attention : les North, Roberts, Williams, Ctuhbert et autre Halfpenny peuvent enflammer n’importe quel ballon de contre attaque.
Le pari de Branchez Rugby : Irlande 25 Pays de Galles 19