Bon, on se dit qu’un premier match à Twickenham, pour les Anglais et contre l’Ecosse, c’est quand même sans grand suspens. On va plutôt miser, assez sereinement et sans crainte, sur les hommes en blanc.
Et c’est qu’ils sont bons et qu’ils jouent bien en ce début de match. Et pourtant… pourtant ce sont les écossais qui marquent le premier essai et qui mènent, surprenants joueurs espiègles, 5 – 3 à la 12e minute.
Les anglais sont toujours puissants et semblent bien à leur aise mais ne serait-ce un deux contre un vendangé en bout de ligne, nous ne serions pas à 9 – 8 pour les anglais mais à un fringant 15 – 9. Ils jouent bien ces anglais mais comme ils virevoltent ces écossais, comme ils sont joueurs. Ils opposent des feux follets à la puissance de pénétration des anglais mais Ashton pourfend l’écossais et on se retrouve à 16 – 8 pour l’Angleterre.
Swing low, sweet chariot…
Et motivé par ces chants, le jeune Owen Farrell enquille une pénalité et porte le score à 19 – 8 ; on se dit que le break est fait, l’anglais va se nourrir du petit écossais, l’engloutir, le dévorer et attendre les Français. Mais c’est in fine sur le score de 19 à 11 que se clot ce premier acte dans lequel le british a bien joué mais où le scotish est resté à portée, tout proche, juste à 8 points, prêt à récupérer un ballon qui traine, à grappiller çà et là des miettes de jeu et à surprendre par un coup d’éclat.
Twelvetrees démarre la seconde mi-temps par un essai peut-être entaché d’un léger en-avant et porte le score à 26 – 11. Et hop, ça s’enchaine, encore un essai, on se dit que le gros va manger le petit. Et puis non, essai refusé finalement pour un mauvais geste dénoncé par le juge de ligne : ouf ! On respire ! Toujours 26 à 11 et donc l’espoir perdure pour les Ecossais… pendant 2 minutes : 31 – 11 !
Bon, là, même le plus optimiste sent bien que Dieu n’est plus de la partie et qu’un miracle n’aura pas lieu.
Malmenés, bousculés, acculés, les Ecossais ne sombrent pourtant pas. A la 71e minute, ils plantent un essai du bout du monde, un essai fait d’une succession de passes désespérées qui redonnent un peu d’espoir : 31 – 18 !
Mais voila, il était dit que l’anglais bouterait l’écossais et à la 80e minute, l’apothéose, l’essai ultime, à la dernière seconde et le score s’envole en même temps que les illusions des hommes en noir : 38 à 18 !
Vingt points d’écart pour cette première rencontre qui a tourné à la démonstration !
Bravo les anglais !