Audiences supérieures à 10 millions de spectateurs pour les matchs internationaux, stades avec des fréquentations souvent supérieures à celles du foot, valeurs sportives plébiscitées par les marques : depuis la Coupe du Monde en France le rugby a vu sa monétisation exploser. Un boom financier qui ne profite pas complètement aux joueurs comme la souligné récemment Antoine Dupont dans la presse. La raison ? Des rémunérations très encadrées par le système actuel du Salary Cap. Une réforme du celui-ci est attendue début 2026 comme l’a spécifié la LNR dans son dernier rapport sur la rémunération des joueurs professionnels du TOP14 et de la ProD2. Résumé en 10 points de ce sytème qui ne devrait pas résister à l’attrait du rugby et du sport en général auprès des marques.
1. Le Salary Cap reste un pilier de l’équilibre du Top 14
Le rapport confirme que le Salary Cap joue pleinement son rôle de régulateur économique et sportif, en limitant les écarts de masse salariale et en préservant l’incertitude des résultats, élément clé de l’attractivité du championnat (introduction, p.2).
2. Un plafond global stabilisé mais de plus en plus contraignant
Le plafond global cumulé du Top 14 (plafond + crédits) est stable autour de 161 M€, mais l’écart entre rémunérations réelles et plafond se réduit fortement : 11,9 M€ en 2024-2025 contre 31,8 M€ en 2020-2021, signe d’une convergence générale des clubs vers la limite autorisée (p.15).
3. Aucun club hors plafond sur la saison contrôlée 2023-2024
Après ajustements et réévaluations, aucun club du Top 14 n’a dépassé son plafond sur la saison 2023-2024, confirmant un meilleur respect du règlement (p.12, p.20).
4. Une forte concentration des clubs proches du plafond
En 2023-2024, 9 clubs dépassent 95 % de leur plafond, contre 7 la saison précédente. En 2024-2025 (saison en cours de contrôle), ils sont 10 clubs, traduisant une tension accrue sur les masses salariales (p.12, p.28).
5. Les effectifs sont stables, autour de 55 joueurs par club
L’effectif moyen d’un club du Top 14 s’établit à 55 joueurs, dont environ 32 % sous contrat espoir. Après une hausse sur cinq ans (+6 %), les effectifs se stabilisent entre 2023-2024 et 2024-2025 (p.12, p.31).
6. La rémunération moyenne progresse légèrement
La rémunération moyenne normalisée sur 12 mois atteint 194 k€ en 2024-2025, contre 190 k€ en 2020-2021. La progression est modérée et maîtrisée, sans inflation brutale (p.12, p.38).
7. Les écarts salariaux se resserrent
Le rapport met en évidence une réduction des inégalités salariales :
- les salaires des 10 % les mieux rémunérés reculent,
- ceux des 10 % les moins rémunérés progressent,
traduisant une meilleure homogénéisation du marché des joueurs (p.12, p.43).
8. Les postes “clés” restent les mieux rémunérés
Les rémunérations demeurent très liées au poste :
- le numéro 10 reste le poste le mieux payé (jusqu’à 300 k€),
- suivis des deuxièmes lignes (4-5) et du numéro 8, autour de 250-270 k€ (p.41).
9. Les crédits internationaux restent déterminants
Les crédits (internationaux, rugby à 7, mécanisme de sauvegarde) représentent environ 11,1 M€ en 2024-2025, concentrés à près de 64 % sur cinq clubs, confirmant leur rôle structurant dans la construction des budgets (p.19, p.27).
10. Vers une réforme du Salary Cap en 2026
La LNR a engagé une réflexion de fond sur l’évolution du dispositif, avec les clubs et les joueurs. Une réforme du Salary Cap est attendue début 2026 pour l’adapter aux nouveaux enjeux économiques, sociaux et sportifs du rugby professionnel (p.2, conclusions p.47).
Crédit Photo : Ami