Le Japon : l’équipe de tous
Calfeutrés derrière un agglomérat de nippons, notre aventure commença à la fan zone de Tokyo Ginza où les scènes de liesses firent alimentées par l’ouverture de la coupe du monde et surtout par la victoire bonifiée des japonais face aux russes. Ironie du sort, notre aventure s’arrêtera au même endroit, 16 jours plus tard, avec pour ultime dessert une nouvelle victoire à 5 points pour les locaux contre les samoans. Entre temps ? Des matchs fous, des fan-zone bondées, des supporters du monde entier massés dans les quatre coins de l’archipel, et une ferveur locale prête à nous faire chavirer de bonheur à chaque instant.
Car si les performances tricolores nous faisaient peu rêver, il nous était impossible de passer à côté de l’engouement national. Difficile de marcher 100 mètres sans croiser un supporter ceint du maillot strié. D’ailleurs, disons-le, qu’il est beau ce maillot du Japon ! Nous n’étions visiblement pas les seuls à le penser puisque bon nombre d’occidentaux se nippaient de la tunique des Brave Blossoms. Nous avions la ferme intention d’en faire de même si seulement les boutiques n’affichaient pas « Out of stock » ! Il était donc fortement perceptible que l’ensemble de la sphère rugby soutenait le Japon, dans un même dessein.
Comment ne pas souligner non plus l’inconditionnel respect des locaux face aux équipes adverses. Loin d’être favoris, il n’était jamais question de blâmer les adversaires, de jouir des scories d’en face ou encore moins de s’indigner des décisions arbitrales. Rien de tout cela. Il était juste question de s’extasier sur chaque bribe de rugby proposée, simplement. Une leçon d’humilité. D’aucuns diront sans doute que ce public reste néophyte face à la complexité de ce sport : une réelle ineptie ! Ils en maîtrisent les rouages autant que nous nous égayons à les voir s’ébaudir !
Un XV de France chambré… mais craint
Indéniablement, il était plus facile de porter les couleurs nippones que celles du XV de France, aussi cocardiers soit-on. Il faut dire qu’au sein du monde de l’ovalie, nous ne faisons pas l’unanimité. Respectés pour notre french-flair d’antan, nous avons également été les sujets de railleries en tous genres (principalement par les supporters anglo-saxons). Force est d’admettre que ce french-flair a fait ses valises pour d’autres horizons (ne boudons pas pour autant notre plaisir, nous sommes en quart !).
Toutefois, nous avons pu constater que la France était aussi décriée que crainte. Et pour cause, l’histoire veut qu’elle surprenne, et surtout en coupe du monde. Les blacks en ont fait les frais à plusieurs reprises (1999 et 2007, avant de trembler en 2011). Ces exploits, tous les supporters que nous avons croisés les connaissent. Certains ont même pu nous citer les quinze titulaires de l’époque, excusez du peu ! Mais c’est bien ces souvenirs, aux allures de cauchemars pour certains, qui résonnent comme une énorme méfiance, et valent à plus d’un titre les « With France, you never know ! » (Avec la France, tu ne sais jamais !), répétés sans cesse par les supporters adverses. Eux comme nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment les bleus peuvent avoir un comportement aussi erratique.
À n’en pas douter, l’attraction de cette coupe du monde reste le Japon. Mais si les bleus parvenaient à déjouer les pronostics à partir des quarts de finale, nul doute que la planète rugby tremblera, une fois n’est pas coutume !