La révélation sur la découverte de traces de corticoïdes dans les tests sanguins de Dan Carter, Juan Imhoff et Johan Goosen par L’Equipe a pas mal agité le microcosme rugbystisque. Sans avoir des informations vérifiées et parfaitement fiables, il est inutile de rentrer dans un débat sans fin sur le dopage ou pire d’accabler les 3 joueurs. Le plus intéressant dans cette annonce est qu’elle a permis de soulever à nouveau la question de la santé des joueurs.
Les corticoïdes permettent de supporter plus facilement la fatigue, d’être plus tolérant à la douleur. On le sait, une saison de Top 14 est très longue, l’intensité des matchs monte d’un cran pendant les phases finales : les joueurs arrivent donc au mois de juin à bout de souffle, le corps usé par la succession des chocs. Mais c’est aussi à ce moment que des gars comme Dan Carter deviennent plus que jamais indispensables à leur équipe. Et la pression est telle que le staff (et ce n’est pas de leur faute) doit les faire jouer, même s’ils sont à bout de souffle ou blessés. D’où la prise de ces produits, qui au-delà même d’être dopant, sont dangereux pour les joueurs : la douleur n’existe pas pour rien, elle est là pour nous alerter quand une partie du corps va mal !
C’est ainsi qu’Imanol Harinordoquy déclarait, quelques jours après la révélation de l’affaire : « Un jeune qui démarre, ce sera déjà extraordinaire s’il tient 10 ans ». Un constat dur et pourtant certainement proche de la réalité : les saisons sont plus longues, les chocs plus violents, etc.
On peut dire ce que l’on veut des déclarations de Laurent Bénézech mais elles ont eu le mérite de pointer du doigts un vrai problème, il y a quelques années déjà. Tout comme l’enquête réalisée par Stade 2 sur les Sud-Af’, à trouver ici.
Il faut agir ! N’oublions que les rugbymen ne sont pas des gladiateurs, ce sont des salariés comme les autres