Après l’intermède de la coupe d’Europe, revoilà le TOP 14 avec le choc des cultures entre le Stade Toulousain, 2ème du TOP 14 avec 65 points juste devancé par le Stade Français, leader avec 67 points.
Ce match est emblématique du rugby professionnel puisqu’on se souvient que c’est en 1998 -année de naissance du rugby pro en France- que le Stade Français a ré-inscrit son nom sur le Bouclier de Brennus..Avec cette victoire, le nouveau venu parisien mettait fin à l’hégémonie du Stade Toulousain sur le championnat français entre 1994 et 1997.
Dès lors, certains ont systématiquement mis en opposition les 2 clubs et volontiers plagié le foot en parlant de Classico lors de leurs matchs comme s’il était besoin de ressembler au foot..
Sur le terrain, Toulouse, sa formation, son style, son éducation a mis du temps pour prendre la mesure de ce nouveau riche et il est peu dire que le style Guazzini était très différent de celui incarné par le président toulousain de l’époque René Bouscatel.
Depuis cette époque très lointaine, le Stade Toulousain a travaillé, formé, s’est adapté au format professionnel au point d’être redevenu l’épouvantail des années 90 pendant que le Stade Français a davantage ressemblé à un intermittent du spectacle.
Et, cette saison, le paradoxe est encore plus criant puisque Paris devance Toulouse au classement. Cet état de fait révèle le style parisien, avec une conquête et une défense souvent irréprochables comme lors du match aller (27-12). Les parisiens croient en leur étoile. Parfois malmenés, ils ont des ressources et parviennent presque toujours à renverser les matchs. Les fondamentaux sont respectés et, à défaut d’être brillants ou spectaculaires, Paris engrangent les points au point d’être devant Toulouse au classement.
La rationalité du jeu parisien peut elle rivaliser avec la frénésie collective du Stade Toulousain ?
Toulouse, presque l’antithèse du Stade Français, avec son jeu de mouvement, ses individualités, son style si impressionnant qu’il désespère parfois l’adversaire. Toulouse, invaincu et futur finaliste (pour la 8ème fois de son histoire) de la coupe d’Europe quand le Stade Français n’a pas remporté le moindre match pendant l’épreuve cette saison. Alors, Toulouse est favori de ce choc. Attention toutefois, on vient de voir face aux Harlequins que les Toulousains peuvent avoir de sérieux trous d’air pendant les matchs.
Certes, le style du Stade français est très différent de celui des Londoniens et il est évident que Joris segond et Marcus Smith n’ont que le numéro 10 en commun lorsqu’ils sont sur pré. La rationalité du jeu parisien peut elle rivaliser avec la frénésie collective du Stade Toulousain ? Pourquoi pas si l’on se réfère aux derniers déplacement des parisiens sur les rives de la Garonne. Il faut remonter au 10 janvier 2021 pour retrouver une victoire toulousaine à Ernest Wallon. Depuis, avec 4 victoires et un match nul, les statistiques plaident en faveur de Paris. Encore un paradoxe puisque dans le même temps, à la fin, c’est presque toujours Toulouse qui a gagné les titres. Toulouse-Paris, avec 2 équipes remaniées et privées de certains titulaires, the last but not the least des matchs de ce week end, les rois de la ville rose face aux roses du rugby français, choc de 2 cultures pour le leadership du TOP 14.