Depuis le début de saison, tous les observateurs ont tendance à insister sur le jeu léché de Bègles-Bordeaux et la mêlée de l’Aviron Bayonnais. Pourtant, dans chacun de ces deux clubs, un tout nouvel arrivant a pris une place tout aussi déterminante dans leurs résultats : Martin Bustos Moyano à Bayonne et Pierre Bernard à l’UBB. Les deux buteurs sortaient pourtant d’une saison en demi-teinte dans leurs clubs respectifs : l’Argentin n’avait que 15 matchs à son actif avec Montpellier à l’issue de la saison 2012-2013, tandis que le Français n’avait disputé que 9 matchs avec les champions de France. Cette saison, les deux joueurs ont disputé 18 parties sur 21 possibles, la plupart en tant que titulaires. Ils ont, par la même occasion, endossé le rôle de buteur principal. Avec 233 points marqués, Bernard a marqué 49% des points de son équipe. Dans une équipe qui score peu, Bustos Moyano représente plus de la moitié des points : 54% exactement (167 points), soit le plus gros ratio derrière Germain (Brive) et Urdapilleta (Oyonnax). Entre le public basque et le buteur argentin, c’est « Je t’aime un peu, à la folie, pas du tout… » : un peu à l’image de la réussite de l’artificier, un coup insolente, un coup catastrophique. Lors des récentes victoires à domicilecontre Grenoble, Clermont et Brive, il a marqué respectivement 75%, 100% et 66% des points de son équipe. Sa grosse faillite contre Toulouse n’avait eu par chance aucune conséquence sur le résultat (les Bayonnais avaient su compenser par 2 essais). Hasard ou pas, en son absence, Bayonne a connu sa deuxième défaite à domicile, en perdant contre Toulon 9-15, avec 2 pénalités manquées et un taux de réussite de 60% pour Brett. Bernard est beaucoup plus constant : sur les 3 derniers matchs à domicile, il a marqué 12, 20 et 16 points contre Grenoble, le Racing et Clermont, affichant une réussite exceptionnelle.
Si Bustos Moyano est dans un grand jour, l’Aviron peut espérer une victoire, mais il leur faudra également ne pas offrir trop d’opportunités au buteur adverse.