Surprenante 17ème journée durant laquelle les clubs les plus mal classés, évoluant à domicile, ont tenu tête aux grosses écuries. Clermont, Toulouse, Toulon n’ont rien pu faire, alors que le Stade Français, Montpellier et surtout Grenoble ont réalisés les bonnes opérations de ce week end.
Bayonne 18 – Clermont 9 : après Toulouse, Clermont
A la lutte avec Oyonnax et Biarritz pour le maintien, l’Aviron Bayonnais n’a plus le choix, il lui faut vaincre et aborder les matchs sans s’inquiéter du rang de classement de l’adversaire. Car le leur, de classement (12ème), ne leur autorise pas la fantaisie du jeu plus flamboyant de leurs cousins bordelais, mais est ce vraiment ce qu’ils cherchent? Comme contre Toulouse, les basques ont construit leur victoire sur des bases simples et efficaces. A commencer par un huit de devant conquérant, qui a infligé de sévères douleurs à la mêlée clermontoise. Collectivement, le jeu bayonnais fut bien en place, ne cédant que très rarement, certes face à une équipe de Clermont fortement remaniée et un peu diminuée, qui n’accroche même pas le bonus défensif. Avant la confrontation de la mort entre Oyonnax et Biarritz, reportée pour cause de déluge, Bayonne s’extirpe un peu plus de la zone rouge. Branchez Rugby avait bien senti venir le coup, bien que nous ayons pronostiqué une victoire un peu plus étriquée avec un écart de 5 points qui fut finalement de 7 à la fin de la partie.
Racing 25 – Toulouse 5 : le Racing explose ses statistiques en attaque
Surprenant Racing Métro, qui n’inscrivait jusque là qu’à peine un essai par match et qui choisit le grand Toulouse pour faire mentir les chiffres et passer trois fois la ligne. Aidés par une équipe de Toulouse apathique, empruntée et mal à l’aise tactiquement, les franciliens ont fait jouer leurs avants, très solides, qui ont régulièrement franchis la ligne toulousaine. Habituellement plus forts sur les phases défensives, les hommes de Laurent Labit ont réussit à non seulement conserver cette imperméabilité défensive mais en plus à avancer régulièrement sur les impacts, ce qui a rendu la tâche de Jonathan Sexton d’autant plus facile dans l’animation de jeu. L’ouvreur irlandais, de plus en plus sous pression pour cause de manque de rendement offensif, a su sortir son épingle du jeu et a parfaitement conduit l’animation francilienne, en attaque comme en défense. Le RM 92 est passé tout prêt d’un point de bonus offensif, dont les toulousains les ont privé à la dernière minute, ce qui l’empêche de gagner une place au classement, toujours 8ème. Toulouse par contre perd deux places, désormais 6ème.
Grenoble 25 – Perpignan 19 : Grenoble n’est plus une surprise
Quatrième victoire d’affilée pour Grenoble, qui s’est offert ce week-end Perpignan, après Bayonne, Toulon et Castres (à l’extérieur s’il vous plait). Les équipes, qu’elles aillent affronter les grenoblois ou bien même qu’elles les reçoivent, ne peuvent plus plaider la surprise. Toujours aussi impériaux en défense, les isérois ont fait parler encore une fois leur sens du collectif pour ne pas sortir d’un match rugueux. Malgré une entame de match compliquée, les grenoblois ont su, pour ce qui est maintenant une marque de fabrique, se souder et ne pas lâcher, pour être finalement payés en retour de leur solidarité. Contrairement à l’USAP qui est finalement sortie du match, en prenant deux cartons jaunes coup sur coup. Les hommes de Marc Delpoux réussissent à sauver le point de bonus défensif à l’arraché, mais la route reste encore longue vers l’assurance du maintien. Grenoble est désormais un inattendu et très beau 4ème.
Montpellier 28 – Bègles Bordeaux 23 : la meilleur défense, c’est bien l’attaque
A 1 point prêt, Branchez Rugby avait prévu le score, puisque nous parions sur une victoire de Montpellier 28 à 22. Les deux équipes au jeu plaisant, aux attaques répétées, se sont rendu coup pour coup, parfois de manière un peu brouillonne, mais sur un rythme effroyable. Le huit de devant héraultais, en particulier en première mi-temps, s’est montré impitoyable, franchissant régulièrement le premier rideau bordelais. René Ranger quant à lui confirme tout son potentiel, à l’aile ou au centre. L’homme qui soulève 250kgs en demi-squatt a montré à plusieurs reprises la solidité impressionnante de ses appuis. Dépassés dans l’attaque, l’UBB n’a pourtant pas cédé, réussissant même à repousser les derniers assauts des cistes et à récolter un point de bonus défensif mérité, dans un match un peu étrange où les montpelliérains ont faillit se faire prendre à leur propre jeu. Le MHR accroche une jolie 5ème place alors que l’UBB, malgré son point de bonus défensif, fait les frais des victoires de Brive et du Racing pour rétrograder à la 10ème place.
Brive 23 – Toulon 10 : le gros coup briviste !
Montpellier : check. Castres : check. Toulouse : check. Toulon : check aussi. On peut choisir de retenir du match les difficultés de la mêlée toulonnaise, les absents (Sheridan ou Botha, sorti rapidement sur blessure). Mais plutôt que de faire porter la faute sur Toulon, il convient de féliciter les brivistes. Impériaux dans l’alignement, impérieux en mêlée, impétueux en défense, les corréziens n’ont pas lâché un seul ruck, un seul ballon, une seule mêlée, infligeant dans tous les compartiments de la conquête une véritable leçon aux varrois. Alors que nous pensions qu’après sa défaite face à Grenoble les toulonnais allaient frapper un grand coup, l’équipe de Bernard Laporte n’a pas été capable de trouver la solution. Beaucoup plus inquiétant, c’est dans le combat et l’engagement qu’ils ont perdu le match. Brive remonte à une 9ème place amplement méritée alors que le champion d’Europe sort des six premiers, et désormais 7ème.
Stades Français 32 – Castres 6 : à Jean Bouin, j’encastre
Bonus offensif, 26 points d’écart au coup de sifflet, pas grand chose à redire sur la victoire parisienne. Les hommes de Gonzalo Quesada sont montés en pression tout au long de la partie, et bien que ne menant que de 6 points à la mi-temps, on les sentait nettement dominateurs. La deuxième mi-temps a confirmé cette impression. Les castrais ont pourtant tout essayé. Défis physique au centre, jeu derrière le premier rideau, envoi au large. Rien n’y a fait. Malgré l’absence des sélectionnés en équipe de France Papé et Slimani, les franciliens n’ont failli dans aucun secteur de jeu. L’équipe est de plus en plus huilée et ressemble désormais à une belle machine. Une belle machine toujours invaincue à domicile et désormais en haut du podium.